La fin des « apparitions » annoncée par la Dame de Medjugorje a soulevé l’objection la plus importante qui ait entravé la reconnaissance du caractère surnaturel des événements de Medjugorje.

Aujourd’hui, nous nous livrons à une tâche fort désagréable, mais nécessaire : celle de démontrer que des paroles cruciales de la Dame de Medjugorje, telles que transmises par les visionnaires, ne paraissent pas dans l’un des écrits majeurs d’un amiral de l’armada medjugorjienne, l’historien-exégète-théologien-mariologue-journaliste René Laurentin. Selon toute apparence, il s’agirait d’un camouflage systématique d’informations qui risquent de « nuire à la bonne cause ».

Dans notre dernier éditorial, nous avons reproduit les paroles prononcées par les visionnaires de Medjugorje annonçant, le 30 juin 1981, la fin des « apparitions » pour le 3 juillet 1981. Les sources magnétophoniques à l’appui de ces faits se révèlent authentiques et leurs transcriptions fiables. D’une manière explicite, sans la moindre ambiguïté, les visionnaires nous transmettent avec précision, d’un commun accord, l’annonce de la fin des « apparitions » par la Dame de Medjugorje.

On se serait attendu à ce que cette annonce capitale soit communiquée avec toute sa teneur véridique par les protagonistes éminents de Medjugorje qui en connaissaient l’existence dès le début des événements. Il n’en fut rien. On la dissimula jusqu’à la publication de La face cachée de Medjugorje, et même au-delà, car la grande majorité des pèlerins fervents et des adeptes intolérants à la critique en ignorent l’existence.

Dans un premier temps, nous exposerons l’« absence » des paroles de la Dame de Medjugorje, telles que rapportées par les visionnaires, en comparant les écrits de René Laurentin aux faits historiques que nous avons déjà établis.

Puis, nous nous demanderons si ces manœuvres ont été effectuées en connaissance de cause et si, en conséquence, elles relèvent de la dissimulation et même de la duplicité.

*****

De l’omission à la dissimulation et à la duplicité dans un écrit majeur de René Laurentin.

L’énoncé de ce titre de chapitre est d’une gravité évidente et il m’importe de le situer.

Qu’il soit bien clair que ce sont les écrits ou leurs omissions — non la personne de René Laurentin — qui sont les cibles des prochaines considérations.

J’ai porté une attention particulière à l’exposé graphique des omissions relevées.

Dans la colonne de gauche, on voit la source que je qualifie d’authentique pour les raisons explicitées précédemment. Par souci d’impartialité, j’ai fait alterner la source fervente (Klanac) et la source critique (Sivric) de Medjugorje. Dans cette même colonne, tous les mots qui sont dits dans chacun des encadrés numérotés de 1 à 5 se suivent, sans interruption, alors que les symboles graphiques ne sont là que pour marquer le pas, en parallèle avec les énoncés de la colonne de droite. Les omissions majeures sont en caractères gras.

Il importe de préciser que les mots reproduits dans la colonne de gauche sont extraits d’une transcription de 12 000 (douze mille) mots prononcés le 30 juin 1981 !

Dans la colonne de droite, en regard des énoncés historiques originaux, on présente ce que le mariologue, René Laurentin, a jugé digne de « retenir » des paroles enregistrées sur bande magnétique par le curé de la paroisse, le soir du 30 juin 1981.

Voici la reproduction de la page 144 contenant les paroles de la Dame de Medjugorje que l’historien Laurentin a retenues pour cette date.

Pour faciliter la lecture et la compréhension de l’exposé, j’ai signalé l’omission par un « O » enchâssé dans un encadré.

Je vous dirai, plus bas, pourquoi j’ai inclus quelques paroles prononcées la veille, le 29 juin 1981.

Bonne lecture attentive !

Transcription du 29 juin 1981 : Face cachée…

IVANKA : La deuxième question était [de savoir] combien de temps encore elle allait demeurer avec nous.

Père ZOVKO : Et puis ?

IVANKA : Aussi longtemps que nous le souhaitons, aussi longtemps que nous le voulons.

[Face cachée… p. 315 + Aux sources… p. 135]

Laurentin : Corpus chronologique…

— Jusqu’à quand vas-tu rester avec nous ?

Aussi longtemps que vous le voudrez, mes anges. [p. 144]

Transcription du 30 juin 1981 : Face cachée…

– 1 –

Père ZOVKO : S’il te plaît, dis-moi en détail ce dont tu as parlé avec la Gospa.

MIRJANA : Je lui ai demandé combien de jours elle va rester encore avec nous, exactement combien de jours elle va rester avec nous. Elle a dit : « Encore trois jours. »

Père ZOVKO : Encore…

MIRJANA : Encore trois jours, ce qui signifie jusqu’à vendredi.

Ensuite, nous lui avons demandé si elle était fâchée, car nous avions quitté le Podbrdo pour venir ici, à l’autre endroit. Elle a dit qu’elle n’était pas fâchée.

[Face cachée… p. 346 + Aux sources…, p. 159-160]

Laurentin : Corpus chronologique…

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Mirjana : – Es-tu fâchée que nous ne soyons pas sur la colline ?

Cela ne fait rien. [p. 145]

Transcription du 30 juin 1981 : Aux sources…

– 2 –

P. JOZO : Mais où est-ce ? Où êtes-vous allés ?

IVANKA : À Cerno.

MIRJANA : Nous avons laissé un signe où nous étions là-bas.

P. JOZO : Était-ce plus près de la route ?

MIRJANA : Oui. Puis nous lui avons demandé si elle ne serait pas fâchée de nous voir aller à l’église plutôt qu’à la colline. Toutefois, elle semblait indécise quand nous lui avons posé cette question, comme si cela ne lui plaisait pas. Cependant elle a dit qu’elle ne serait pas fâchée.

IVANKA : Et ce sera à la même heure.

MIRJANA : Elle s’est informée au sujet d’Ivan : « Où est cet autre garçon ? »

P. JOZO : (Hésitant) Attends, moi, ça, d’accord. Quoi ? Que ça va être à l’église à 18 h 30 ?

MIRJANA : Oui. Qu’elle peut apparaître à l’église à 18 h 30.

P. JOZO : Quand ?

MIRJANA : Jusqu’à vendredi [3 juillet]; cela signifie mercredi, jeudi, vendredi.

P. JOZO : Donc demain, vous allez venir à l’église, n’est-ce pas ?

MIRJANA : Oui.

P. JOZO : As-tu lu ces questions ? [que le P. Jozo avait données aux enfants]

MIRJANA : Non. Je ne les avais pas avec moi.

P. JOZO : Mais pourquoi ne les as-tu pas apportées ? Marinko ne vous y a sûrement pas fait penser.

MIRJANA et IVANKA : (Ensemble) Nous n’avons même pas vu Marinko.

P. JOZO : Quoi ? Vous ne vous êtes pas entendus ?

MIRJANA : Nous étions justement en train de manger lorsque Mica nous a dit qu’une inspection et une milice viendraient. Il serait mieux d’aller à un autre endroit pour voir si Gospa va nous apparaître à un autre endroit.

IVANKA : Pour voir si elle va nous apparaître à un autre endroit.

MIRJANA : Ensuite nous nous sommes changées en vitesse, j’ai laissé les questions dans les autres pantalons. Nous étions pressées, nous avons couru jusqu’à l’auto, et puis nous sommes parties.

P. JOZO : As-tu posé une de ces questions ? Non ?

MIRJANA : Je lui ai seulement posé la question concernant l’église.

IVANKA : Nous lui avons demandé si elle voulait laisser un signe. Elle a fait un signe de tête et elle a dit: « Allez dans la paix de Dieu ! »

Laurentin : Corpus chronologique…

– 2 –

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– Serais-tu fâchée si nous ne retournions plus sur la colline, mais t’attendions à l’église ?

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Toujours à la même heure.

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Allez dans la paix de Dieu !

Medjugorje : la grande dissimulation – 2) La duplicité ?

La fin des « apparitions » annoncée par la Dame de Medjugorje a soulevé l’objection la plus importante qui ait entravé la reconnaissance du caractère surnaturel des événements de Medjugorje.

Dans notre dernier article, nous avons reproduit les paroles prononcées par les visionnaires de Medjugorje annonçant, le 30 juin 1981, la fin des « apparitions » pour le 3 juillet 1981. Les sources magnétophoniques à l’appui de ces faits se révèlent authentiques et leurs transcriptions fiables. D’une manière explicite, sans la moindre ambiguïté, les visionnaires nous transmettent avec précision, d’un commun accord, l’annonce de la fin des « apparitions » par la Dame de Medjugorje.

On se serait attendu à ce que cette annonce capitale soit communiquée avec toute sa teneur véridique par les protagonistes éminents de Medjugorje qui en connaissaient l’existence dès le début des événements. Il n’en fut rien. On la dissimula jusqu’à la publication de La face cachée de Medjugorje, et même au-delà, car la grande majorité des pèlerins fervents et des adeptes intolérants à la critique en ignorent l’existence.

Aujourd’hui, nous nous livrons à une tâche fort désagréable, mais nécessaire : celle de démontrer que des protagonistes-clés, l’historien-exégète-théologien-mariologue-journaliste René Laurentin, le franciscain Svetozar Kraljevic et le théologien Mark Miravalle, ont procédé à un camouflage systématique de ces paroles qui risquaient de « nuire à la bonne cause ».

Dans un premier temps, nous exposerons l’amputation des paroles de la Dame de Medjugorje, telles que rapportées par les visionnaires, en comparant les écrits des promoteurs concernés aux faits historiques que nous avons déjà établis.

Puis, nous nous demanderons si ces manœuvres ont été effectuées en connaissance de cause et si, en conséquence, elles relèvent de la dissimulation et même de la duplicité.

Enfin, nous nous questionnerons sur les effets néfastes de telles falsifications par omission susceptibles d’altérer

la représentation de la Vierge Marie,

la crédibilité des visionnaires,

la qualité de la relation entre les franciscains de Medjugorje et l’autorité diocésaine,

la conduite de pèlerins sincères et de visiteurs éminents et

le bon jugement des experts de la quatrième Commission qui délibèrent présentement.

Transcription du 30 juin 1981 : Face cachée…

– 3 –

Père ZOVKO: Qu’est-ce que vous allez leur dire?

MIRJANA: Nous allons dire aux gens que nous avons vu la Gospa à l’autre endroit, que nous avons vu la lumière. Nous avons demandé à la Gospa au sujet de l’église comme lieu de rassemblement. Elle nous a dit que ça devait être ainsi. Nous lui avons demandé également combien de temps elle nous apparaîtrait encore. Nous allons tout raconter aux gens, ce qui est arrivé et comment c’est arrivé.

[Face cachée…, p. 355 + Aux sources…, p. 167-168]

Laurentin : Corpus chronologique

– 3 –

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Transcription du 30 juin 1981 : Face cachée…

– 4 –

Mica IVANKOVIC: Le garçon a posé deux questions, et je ne sais qui d’autre a posé des questions. Alors ils nous ont dit ce dont ils avaient parlé. Ils ont posé deux ou trois questions. Puis je leur ai demandé si la Bienheureuse Vierge Marie était d’accord pour apparaître dans l’église. Ils ont répondu qu’elle a souri et qu’elle a dit qu’elle le ferait. Alors Mirjana a demandé à quelle heure. Ça, c’est quelque chose que je ne leur ai pas demandé. La Gospa dit: « A la même heure. » Et elle demanda encore combien de fois encore elle allait leur apparaître. Ils ont dit à l’unisson: « Trois fois. » Alors Mirjana — je ne me souviens plus maintenant si c’était Mirjana ou quelqu’un d’autre — a demandé de laisser un signe.

JAKOV: C’était moi.

[Face cachée…, p.362 + Aux sources…, p. 174]

Laurentin : Corpus chronologique…

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Transcription du 30 juin 1981 : Aux sources…

– 5 –

MICA: Ensuite Mirjana, d’elle-même, a demandé : « À quelle heure ? » Elle a dit : « À la même heure. » Puis Mirjana a de nouveau demandé dans combien, combien de fois encore elle va apparaître.

JAKOV : C’est moi qui l’ai demandé.

MICA : Elle a dit : « Encore trois fois. »

P. ZRINKO : Qui a dit cela : « Encore trois fois »?

IVANKA : Gospa.

P. ZRINKO : Qui d’entre vous a transmis cela ?

MIRJANA : Moi. (Les voix s’entremêlent.)

MICA : Ils l’ont tous dit.

P. JOZO : Soit ! Ceci m’intéresse. Encore trois fois. Donc, quand finissent-elles ces visions ?

MICA : Ils ont dit : « Tout de suite. » Plus tard, ils ont dit : « Ça finit vendredi. »

P. JOZO : Mais où est-ce que cela va finir vendredi ?

JAKOV : À l’église.

MIRJANA : Si Gospa ne nous le dit pas, peut-être que pour le dernier jour, elle désire que ce soit sur la colline!

[Aux sources… p. 184, Face cachée…p. 372]

Laurentin : Corpus chronologique…

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« Ce jour-là, Mirjana crut comprendre que la Gospa ne reviendrait que 3 jours encore, jusqu’au vendredi. Mais ce n’est là que son interprétation.» [p. 145]

De l’absence à l’omission à la dissimulation

« Aussi longtemps que vous le voudrez » ─ 29 juin 1981

« Encore trois jours ! » ─ 30 juin 1981

La question du 29 juin est intéressante – « Jusqu’à quand vas-tu rester avec nous ? » – et la réponse, révélatrice : « Aussi longtemps que vous le voudrez ».

Ainsi, René Laurentin interprète cette question et la réponse comme dignes de mention… et il les publie en les répertoriant. Il identifie la « réponse de la Vierge Marie » en caractères gras.

Pourquoi cette question et cette réponse sont-elles retenues ?

Pour Laurentin, la Madone continue d’apparaître aux jeunes, de manière autonome, même si le sort de la Dame de Medjugorje paraît maintenant lié au désir ou au souhait des visionnaires.

Autrement dit, si l’on accepte et retient l’annonce du 29 juin, il faut rejeter celle du 30 juin qui devient une menace à la construction de la veille.

La bifurcation,

— de l’absence – une distraction,

— à l’omission – un oubli,

— vers la dissimulation – un camouflage

se trouve précisément ici.

Encore faut-il étayer la responsabilité consciente de la dissimulation menée par René Laurentin.

L’historien connaissait-il le contenu des entrevues conduites par le personnel pastoral de Medjugorje, du 27 au 30 juin 1981, lorsqu’il a publié son Corpus chronologique en 1988 ?

Oui, selon sa propre admission dans Dernières nouvelles No 7 (1988), p. 38 :

Je n’ignore pas ces cassettes, je les utilise pas à pas dans mon Récit des apparitions et ailleurs, les ayant fait traduire, par des amis croates. […]

J’ai été rassuré que le père Sivric lui-même interrompe souvent ce déchiffrement en notant « incompréhensible » (99 fois pour les seules interviews du 30 juin, sans compter les « interruptions de l’enregistrement »). * […]

Quiconque a le sens critique peut tirer de ces interviews spontanées des éléments utiles, comme je l’ai fait dans Récit ou Message [Corpus chronologique].

* Remarque : Laurentin reconnaît ainsi, grâce à son décompte arithmétique minutieux de « 99 fois », qu’il a parcouru attentivement les quatre transcriptions du 30 juin sur 69 pages… Les lecteurs intéressés à ces sources premières originales n’auraient-ils pas préféré être informés de leur contenu littéral ?

Dans le Récit et message des apparitions (1986), p. 7, auquel il fait allusion, Laurentin confirme :

« J’ai accédé à des cassettes et à un film d’une des premières apparitions. »

Enfin, dans la préface du livre du franciscain Yanko Bubalo Je vois la Vierge (1984), p. 12, l’historien affirme en connaître l’existence :

« Il [Yanko Bubalo] a écouté les bandes de magnétophone qui ont été enregistrées durant les toutes premières semaines. »

On peut donc retenir que, dès 1984, René Laurentin

– a appris l’existence des entrevues en question,

– les a fait traduire et en a publié des extraits dans son Récit de 1986,

– et en connaissait bien le contenu avant la publication de son Corpus en 1988.

De plus, l’historien a précisé clairement la mission qu’il s’est confiée :

Notre livre s’est assigné une tâche propre et complémentaire : ras­sembler dans un Corpus, selon l’ordre chronologique, tous les messages disponibles (beaucoup plus de 500), les situer théologiquement, pastoralement, dissiper des objections apparemment troublantes, élu­cider ainsi leur sens et la pédagogie de Notre-Dame.

[Corpus chronologique… p. 138 – Le souligné est de LB]

Au risque de falsifier l’histoire…

Notre analyse soutient que Laurentin n’a pas publié « tous les messages disponibles » et n’a pas dissipé l’objection majeure et troublante concernant l’annonce de la fin des « apparitions » pour le 3 juillet 1981.

Puisque les dites « apparitions » se sont prolongées au-delà du 3 juillet 1981, quelqu’un a dû se fourvoyer. Soit la présumée Gospa, soit les cinq visionnaires présents lors de l’interrogatoire mené par le curé.

Laurentin « discerne » en éliminant les phrases qui annoncent la fin des « apparitions ». Il faut désormais les dissimuler au nom du principe utilitariste : la fin justifie les moyens.

Comme la Gospa est, en principe, exempte d’erreur, les visionnaires devraient assumer la méprise qui, à son tour, menace la crédibilité des « voyants ».

Si l’on fait porter le blâme à une seule « voyante », l’« honneur » et l’« intégrité » du groupe sont saufs, pourvu que les trois franciscains présents gardent le silence sur cette contrefaçon intellectuelle :

Ce jour-là, Mirjana crut comprendre que la Gospa ne reviendrait que 3 jours encore, jusqu’au vendredi. Mais ce n’est là que son interprétation. [Corpus chronologique, p. 145]

Cette « justification » n’est-elle pas mensongère aux yeux de quiconque se donne la peine de consulter la source originale authentique ?

En fait, l’historien sait que tous les intervenants,

– les cinq visionnaires présents (Ivan est absent), séparément et à l’unisson,

– le curé qui les interroge,

– ses deux collègues franciscains qui interviennent, à l’occasion,

– les deux femmes accompagnatrices qui témoignent,

toutes les dix personnes ont affirmé ou compris, sans ambiguïté, que la Dame de Medjugorje ne reviendrait que 3 jours encore, jusqu’au vendredi.

La falsification historique, avec sa justification fallacieuse, est évidente et l’historien Laurentin effectue la dissimulation en connaissance de cause.

« Méthodologie » trompeuse et inventive de Laurentin

Remarquons la touche personnelle et fort singulière de l’historien.

Alors que Mirjana raconte au Père Zovko :

« Ensuite, nous lui avons demandé si elle était fâchée, car nous avions quitté le Podbrdo pour venir ici, à l’autre endroit. Elle a dit qu’elle n’était pas fâchée. »

l’historien Laurentin nous raconte à sa manière et réaménage « dramatiquement » le scénario de « sa » pièce de théâtre :

Mirjana : – Es-tu fâchée que nous ne soyons pas sur la colline ?
Cela ne fait rien.

Ou encore, lorsque Mirjana explique :

MIRJANA : Oui. Puis nous lui avons demandé si elle ne serait pas fâchée de nous voir aller à l’église plutôt qu’à la colline. Toutefois, elle semblait indécise quand nous lui avons posé cette question, comme si cela ne lui plaisait pas. Cependant elle a dit qu’elle ne serait pas fâchée.

Laurentin abrège :

– Serais-tu fâchée si nous ne retournions plus sur la colline, mais t’attendions à l’église ?

car il serait indécent de faire dire à la Gospa qu’il ne lui plairait pas d’aller à l’église, ou de douter de ses capacités à retracer le co-visionnaire Ivan, cet « autre garçon  qui manque à l’appel » et dont elle semble avoir oublié le prénom…

Puis, le mariologue-scénariste reformule la perception d’Ivanka (« Et ce sera à la même heure. ») en paroles directes de la Gospa :

Toujours à la même heure.

L’agent littéraire par excellence de la Dame de Medjugorje veille au grain. Bientôt, elle lui manifestera sa reconnaissance :

« Faites lire aux prêtres le livre de l’abbé Laurentin et divulguez-le. »

[Dernières nouvelles No 3, p. 27,

message de la Dame de Medjugorje à Marija, le 1er août 1984]

De la dissimulation à la duplicité

Entendons-nous sur les mots qui visent des gestes graves : dissimulation et duplicité.

Dissimuler, c’est soustraire à la vue, passer sous silence, camoufler.

La duplicité ajoute la tromperie en cachant les intentions véritables de la personne qui se livre à la contrefaçon d’un fait historique par omission.

La falsification historique s’attire des sanctions sévères au sein de la communauté scientifique : la perte de crédibilité du contrevenant aux règles de la déontologie et le rejet par les pairs de tout ce qui a été publié par la personne concernée, avant et après la dérogation.

La littérature destinée à l’édification des fidèles devrait, à plus forte raison, se conformer à des critères rigoureux de vérité historique dont les règles du jeu se réclament en toute première instance. Nous constatons que l’historien Laurentin s’en moque, tout en prétendant les respecter !

Ici, la vulgate medjugorjienne altérée a manifestement trompé et trahi les lecteurs, les pèlerins sincères et les experts de la troisième Commission qui l’ont reçue.

« Pour marquer le caractère non officiel des apparitions tant que la Commission d’enquête de la Conférence épiscopale n’a pas achevé ses travaux, et pour ne pas anticiper sur les conclusions de ces travaux accomplis dans la discrétion, le Cardinal Kuharic a demandé au Curé de Medjugorje, le 17 septembre 1987 (Prot. 282, BK 87) que les messages ne soient plus proclamés du haut de l’autel et n’aient pas de diffusion officielle. La diffusion privée de ces messages, que tous s’accordent à reconnaître orthodoxe et fructueuse, reste autorisée. La publication de ce corpus garde ce caractère privé. »

« Elle apporte au service de ceux que ces apparitions ont converti (sic), ou engagé (sic) dans un don total, et aux études de la Commission, une publication mieux ordonnée, mieux datée, plus exacte, ainsi qu’un éclairage historique et théologique utile pour dissiper les ambiguïtés de la transmission. »

« C’est dans cet esprit que nous dédions ce dossier à la Commission et à son président qui a bien voulu me remercier de mon travail privé d’expert au service de la commune recherche ecclésiale de la vérité. » [p. 139140]

[Le souligné est de LB]

René Laurentin a publié plus de 3 000 (trois mille) pages consacrées au seul traitement de Medjugorje

─ sans compter les traductions en plusieurs langues, ses articles dans d’autres ouvrages, journaux et revues sur le même sujet. Puisque cette vulgate fabriquée par l’historien René Laurentin, avec l’aval du personnel pastoral de Medjugorje, prédomine dans la littérature et les blogues qui propagent les messages de la Dame de Medjugorje, nous nous questionnons sur l’impact qu’ont eu et auront de telles falsifications et une telle duplicité sur

—    la crédibilité de l’Église,

—    la crédibilité de la mariologie,

—    la représentation de la Vierge Marie,

—    la crédibilité du personnel pastoral de Medjugorje et des visionnaires,

—    la conduite de pèlerins sincères et la crédibilité de visiteurs éminents à Medjugorje et

—    le bon jugement des experts de la Commission Ruini, la quatrième, qui délibèrent présentement.

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« La vraie religion ne se développe que sur un fond d’honnêteté humaine »

Bible de Jérusalem,

Introduction aux Proverbes, p. 800

La dissimulation du « Encore trois jours ! » constitue une parcelle de ce que j’appellerais l’anti-histoire de Medjugorje, l’expression du négationnisme medjugorjien qui se livre à l’épuration des textes, à l’expurgation de paroles et de documents qui menacent la supposée bonne cause.

Dans le prochain article, nous examinerons d’autres subterfuges et artifices concernant les dix premiers jours des événements et leur justification par le plus important promoteur de la Dame de Medjugorje.

Vos commentaires sont les bienvenus, sauf ceux des « anonymes » qui seront éliminés d’emblée.

Avec mes salutations cordiales,

Louis Bélanger